Vivre dans la misère 

Les politiciens et les dirigeants de la communauté ont attribué le taux de criminalité élevé au chômage endémique et à la consommation largement répandue de drogues récréatives. Depuis son apogée, Katwe est devenue un véritable bouillon de culture où le crime, les maladies et la pauvreté prospèrent à loisir. Elle abrite également un nombre incalculable d’enfants des rues. L’environnement est une cacophonie d’immondices. 

C’est un chaudron d’eau croupie et de détritus jetés au quotidien, au hasard de l’existence humaine, sans eau courante ni système d’assainissement.

Les solutions durables au problème restent difficiles à trouver. Les zones résidentielles de Katwe se sont désintégrées en un bidonville d’une ampleur effroyable. La misère et la puanteur qui règnent à Katwe sont caractéristiques de n’importe quel quartier informel dans le monde et les habitants sont forcés de s’y habituer. Cependant, bien qu’invisibles, les effets négatifs de cet environnement sont physiques, émotionnels et mentaux.

Vivre dans la misère influe sur le physique

  • Les eaux stagnantes forment un terrain propice à toutes sortes de maladies, y compris le choléra et le paludisme.
  • Les aliments jetés et en décomposition attirent invariablement la vermine et les insectes porteurs de maladies.
  • Les bouteilles cassées, les boîtes de conserve usagées, les morceaux de métal et autres détritus sont dangereux pour les adultes, mais surtout pour les enfants qui ne portent pas forcément de chaussures.

L’hypothèse

Au vu des problèmes mentionnés ci-dessus, la conclusion s’impose qu’en réduisant la misère et en améliorant l’environnement déprimant de Katwe, on obtiendrait des résultats visibles sur la santé physique, mentale et émotionnelle de la communauté.

Les résultats attendus seraient les suivants :

  • moins de cas de maladies transmises par la vermine et les insectes
  • moins de blessures telles que les coupures (et l’infection des plaies qui s’ensuit) causées par le verre brisé, les objets métalliques tranchants, les boîtes de conserve jetées, etc.
  • une attitude émotionnelle et mentale plus positive. Nous nous attendons à ce que cela encourage l’esprit d’entreprise et la créativité.

Vivre dans la misère influe sur la santé

Vivre dans la misère est un terrain propice au développement des « maladies de la saleté ». L’expression « Filth Diseases » ou maladies de la saleté a été inventée en 1858 par le médecin britannique Charles Murchison, pour décrire une certaine catégorie d’affections, principalement causées par des agents pathogènes infectieux, et associées à des conditions de vie sordides.

Au 19e siècle, les logements surpeuplés, insalubres et infestés de vermine n’étaient que trop nombreux dans les zones urbaines. Il s’agissait d’une expression évocatrice, populaire parmi les réformateurs sociaux et les pionniers du mouvement en faveur de la santé publique et de la révolution sanitaire.

Attribuant la responsabilité de ces maladies aux conditions de vie plutôt qu’aux personnes contraintes de vivre ainsi, elle était plus accusatrice que péjorative.

Utilisée comme un levier politique, elle permettait d’influencer l’opinion publique en faveur d’une réforme des conditions de vie responsables de tant de maladies, de handicaps et de décès prématurés.[1]

Les maladies infectieuses, potentiellement présentes à Katwe comprennent :

  • les infections des voies gastro-intestinales et respiratoires
  • la diarrhée et la dysenterie
  • la typhoïde
  • le croup
  • la bronchite
  • la pneumonie
  • la tuberculose
  • les maladies de la peau comme la gale et la teigne
  • les affections liées à la présence de vermine dans la literie et les vêtements, telles que :
  • le typhus transmis par les poux,
  • la peste bubonique. Longtemps associée aux habitations infestées de rats, c’était une autre maladie de la saleté, mais heureusement de nos jours, elle se fait rare.

Vivre dans la misère influe sur l’aspect mental et émotionnel

 
  • La misère détruit toute estime de soi.
  • Elle nous empêche de nous sentir bien chez nous.
  • Elle nous empêche de réaliser nos rêves.
  • Elle affecte notre santé. [1]
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